Herbiers et botanistes voyageurs

Ce projet interdisciplinaire, réunissant une équipe conséquente de botanistes, d’historiens et de spécialistes de la littérature du XVIIIe siècle, avait pour objectif central la réunion des herbiers de Jean-Jacques Rousseau sous la forme d’un « musée virtuel ». Il s’agissait notamment de réidentifier toutes les plantes qui étaient conservées, parfois sans étiquettes et sous forme d’amas, à la Bibliothèque Publique et Universitaire de Neuchâtel. Mais nous souhaitions également que ces informations botaniques soient mises en lien avec le travail littéraire et philosophique de Rousseau, la mention de telle ou telle plante dans ses œuvres ou dans sa correspondance.

Deux sous-projets étaient associés à l’élaboration de ce musée virtuel, liés aux réseaux botanistes de Rousseau. Le premier, dirigé par Jason Grant, s’est déployé autour des réseaux de botanistes neuchâtelois au XVIIIe siècle. Le second, sous ma responsabilité, s’est focalisé sur la figure de Jean-Baptiste Fusée-Aublet, botaniste voyageur à l’Île de France (Maurice) et en Guyane, et auteur d’une Histoire des plantes de la Guiane françoise en quatre volumes (1775). Une équipe de chercheurs a étudié les manuscrits d’Aublet conservés au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris.

Plus largement, ce sous-projet était l’occasion d’étudier plus systématiquement les méthodes des botanistes récolteurs, les difficultés de communication et d’établissement d’un savoir botanique entre les colonies et la métropole, les liens entre la science et l’entreprise coloniale.